Pepita de felicidade – Geralda Barros
Etudiante entrepreneuse, la Mancelle Geralda Barros a trouvé un large public en relookant des vêtements de seconde main.
Lorsqu’à 7 ans, Geralda Barros quitte le continent africain, en compagnie de sa maman Isabel et ses deux sœurs, Maura et Analtina, la jeune Angolaise ne s’imagine pas tout le chemin qu’elle va parcourir.
Sur le site de Pépite France qui accompagne les étudiants entrepreneurs , cette phrase de Gandhi, Soyez les changements que vous voulez voir dans le monde, personnifie à merveille la jeune étudiante de l’Université du Mans. « Quand je suis arrivée en France, je ne parlais que portugais. Tout était nouveau pour moi qui vivait dans les bidonvilles de Luanda. » Angers, Lorient… Sa maman pose finalement ses valises au Mans. « Elle était infirmière dans l’armée. Ici, elle est devenue auxiliaire de vie. »
Bonne élève, la collégienne déborde d’énergie : « je faisais beaucoup de break danse. Notamment aux Saulnières. » Ado, la voici au Lycée Gabriel Touchard, fan de mode et faisant attention à son look : « très vite, j’ai travaillé pendant les vacances. Cela me permettait d’avoir mon budget pour m’acheter des fringues », sourit-elle.
A la sortie du bac, elle souhaite faire une école de mode. « Mais c’était trop cher, je n’avais pas les moyens. »
Direction donc la fac du Mans et une licence en économie et gestion. En janvier 2020, elle fait un stage au Portugal dans une entreprise qui développe des collections pour des marques de prêt-à-porter. « J’étais plutôt côté marketing. Mais dès que je pouvais, je filais voir les stylistes. » Revenue en Sarthe juste avant le premier confinement, ce séjour lusitanien forge la détermination de Geralda pour aller au bout de son rêve : travailler dans la mode. Retouchant depuis toujours ses vêtements, elle se dote d’une machine à coudre. « Le bonheur ! J’ai passé des journées dessus. De 7 heures du mat’ à 23 heures ! »
Très vite, elle poste quelques stories sur son compte Instagram pour montrer ses créations, inspirées d’upcycling et de détournement de vêtements de seconde main. Un jour, une de ses vidéos sur TikTok devient virale. Habillée d’une robe d’un vert pétant, Geralda fait une petite chorégraphie pleine de peps qui montre l’évolution de sa création. « Près 500 000 personnes
l’ont vue ! » Aujourd’hui, 50 000 TikTokeurs la suivent. Sur Instagram, la Mancelle compte plus de 12 000 followers. « Ces derniers mois, j’ai été beaucoup active, créant une mutlitude de pièces, à partir de vêtements anciens ou abîmées. » Et jusqu’à délaisser quelque peu son cursus universitaire : « Pour finir ma licence, j’ai arrêté ma production. Même si je réponds à tous les messages que je reçois sur les réseaux sociaux. »
Labellisée Pépite France et accompagnée par son antenne locale qui l’aide à mener ses deux activités, Geralda sait où elle veut aller : « j’aimerais développer mon activité sur Paris, avoir un petit showroom pour montrer mes collections. Et pourquoi pas, travailler dans l’upcycling pour de grandes marques françaises. Comme cela se fait beaucoup aux USA. »
Gandhi disait aussi : Le bonheur, c’est lorsque vos actes sont en accord avec vos paroles.
Quelque chose nous dit que Geralda en a fait sa devise !